Fiscalité immobilière au Maroc : les erreurs qui coûtent cher aux investisseurs

La fiscalité immobilière au Maroc peut vite devenir un piège pour les investisseurs mal informés. Confusion entre taxes, absence de déclaration, ou erreur de montage juridique : les fautes se paient cher. Dans cet article issu du podcast Les Clés du Maroc avec Abdelaziz Arji (Eurodéfi Maroc), découvrez les erreurs fiscales les plus fréquentes et comment les éviter pour sécuriser vos investissements.

Introduction

La fiscalité immobilière au Maroc n’est pas qu’un détail administratif : c’est souvent ce qui détermine la rentabilité d’un projet.
Une mauvaise déclaration, une confusion sur les taxes ou une absence de suivi peuvent coûter des dizaines de milliers de dirhams.
Dans cet article, extrait de l’épisode 3 du podcast Les Clés du Maroc avec Abdelaziz Arji (PDG d’Eurodéfi Maroc), on explore les erreurs les plus fréquentes et comment les éviter.

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Cet échange aborde en détail les taxes à l’achat, les plus-values, les erreurs de déclaration et les nouvelles obligations pour les bailleurs.

Erreur n°1 : Confondre la taxe communale et l’impôt sur le revenu

Beaucoup de propriétaires croient qu’en payant la taxe communale de 10,5 %, ils sont à jour de leurs obligations.
C’est faux. Cette taxe, aussi appelée “taxe d’édilité”, sert à financer les services municipaux (voirie, éclairage, propreté).
Elle ne remplace pas la déclaration des loyers ou des revenus immobiliers à l’administration fiscale.
Résultat : ceux qui se contentent de cette taxe s’exposent à une taxation d’office assortie de pénalités lourdes.

Erreur n°2 : Négliger les réclamations fiscales

Le Maroc a largement digitalisé son système fiscal, mais les réclamations restent manuelles et complexes.
Déposer un dossier en ligne ne suffit pas : il faut le suivre activement auprès du service concerné.
Sans intervention directe, le dossier risque de ne jamais être traité.
Même les cabinets comme Eurodéfi doivent “batailler” pour obtenir gain de cause.
Abdelaziz Arji rappelle :

« Quand on fait une erreur, on a une taxation. Et il est difficile d’avoir gain de cause, car il n’y a plus d’humains en masse pour gérer les réclamations. »

Erreur n°3 : Acheter ou louer sans accompagnement professionnel

Ne pas consulter un expert-comptable ou un notaire avant une acquisition est une erreur coûteuse.
Une simple omission (structure juridique, statut fiscal, absence de rescrit) peut bloquer une vente, un financement ou une revente.
Un accompagnement professionnel évite les erreurs de montage et permet d’optimiser légalement sa fiscalité.

« Le meilleur montage, c’est de consulter avant »

Erreur n°4 : Jouer sur le double vide déclaratif

Pendant des années, certains investisseurs pensaient pouvoir “passer entre les gouttes” en ne déclarant ni en France ni au Maroc.
Cette époque est révolue.
Les services fiscaux marocains et français échangent désormais leurs données, et les sanctions peuvent tomber des deux côtés :

Erreur n°5 : Penser qu’un bien non titré échappe à la fiscalité

Fiscalement, un bien non titré reste imposable.
Acheter un bien sans titre foncier expose à d’autres risques (juridiques, notariés), mais ne dispense pas de l’impôt.
Les revenus locatifs ou plus-values issus de ces biens doivent être déclarés au même titre que les autres.

Erreur n°6 : Sous-estimer les retenues à la source

Depuis 2025, les loyers au Maroc sont soumis à une retenue à la source de 10 % (jusqu’à 120 000 MAD de revenus) ou 15 % au-delà.
Ne pas l’appliquer revient à ignorer une obligation légale, et expose le bailleur à des pénalités.
Le propriétaire doit en plus faire sa déclaration annuelle en février, même si la retenue a déjà été effectuée.

Erreur n°7 : Penser qu’une réclamation est sans risque

Demander une restitution d’impôt injustifiée peut déclencher un contrôle fiscal complet.
L’administration vérifie souvent que le contribuable n’a pas d’autres revenus cachés avant de valider une restitution.
En clair, mieux vaut être irréprochable avant d’engager une réclamation.

Comment éviter ces erreurs

Pour aller plus loin

Ce guide fait partie du dossier complet consacré à la fiscalité immobilière au Maroc 2025.
Découvrez les autres volets du dossier :

Conclusion

Au Maroc comme ailleurs, ignorer le fisc coûte plus cher que l’anticiper.
Une simple consultation, quelques documents bien gardés et un bon accompagnement suffisent à sécuriser votre patrimoine et vos revenus.

« Mieux vaut payer un petit budget de conseil que de perdre un gros capital. »