Location Airbnb au Maroc : ce que la loi prévoit et ce qui arrive d’ici 2030

La location Airbnb au Maroc séduit les investisseurs, mais le cadre fiscal se durcit. Entre retenue à la source, agrément à venir et transparence numérique, découvrez ce qu’il faut savoir en 2025 pour louer légalement et éviter les sanctions.

Introduction

La location courte durée s’est imposée comme un pilier de l’investissement immobilier au Maroc, surtout à Marrakech, Casablanca ou Tanger.
Mais si le marché est florissant, il devient aussi de plus en plus encadré.
D’après Abdelaziz Arji (Eurodéfi Maroc), invité du podcast Les Clés du Maroc, les règles fiscales et administratives évoluent rapidement.
Cet article détaille ce que tout bailleur doit savoir en 2025 pour rester dans la légalité.

Voir ou écouter l’épisode complet

Dans cet épisode, Abdelaziz Arji explique comment le Maroc encadre progressivement les locations Airbnb et les revenus tirés de ces activités.

Un cadre légal encore jeune mais en structuration

Le modèle Airbnb existe depuis des années au Maroc, mais le cadre administratif est encore en phase d’ajustement.
L’État cherche à réguler sans freiner l’activité : transparence des revenus, protection des consommateurs et partage équitable de la valeur entre bailleurs, voyageurs et administration.
Selon Abdelaziz Arji :

« L’objectif n’est pas de contraindre, mais de rendre l’activité transparente pour que chacun y trouve sa valeur ajoutée. »

Les obligations fiscales actuelles pour les bailleurs

Depuis 2025, les loyers générés par les locations, qu’elles soient classiques ou touristiques, doivent être déclarés chaque année en février.
Deux options fiscales existent :

Dans les deux cas, un abattement de 40 % s’applique avant calcul de l’impôt.
Ignorer ces règles expose à des pénalités et à une taxation d’office.

Le futur cadre Airbnb : vers un agrément obligatoire

Le ministère de l’Intérieur prépare un dispositif d’autorisation préalable pour la location touristique :

Le modèle pourrait s’inspirer de la France ou de l’Espagne : à terme, les plateformes transmettront automatiquement les données fiscales à l’administration marocaine.
Cela permettra un suivi numérique, évitant les déclarations manuelles fastidieuses.

Pourquoi il faut déclarer son activité Airbnb

Outre le risque fiscal, un bailleur non déclaré s’expose à des complications en cas d’incident :
accident, vol, plainte d’un voisin ou décès d’un locataire.
Sans déclaration officielle, il peut être considéré comme exerçant une activité illégale et être tenu personnellement responsable.
Les copropriétés sont d’ailleurs nombreuses à interdire ou encadrer ces locations pour éviter les nuisances.

Professionnaliser son activité : la clé de la sérénité

Lorsqu’un investisseur exploite plusieurs biens en courte durée, il devient préférable de passer à une SARL immobilière.
Cette structure permet :

👉 À lire ensuite : Créer une SARL immobilière au Maroc pour optimiser ses impôts

Le mot d’ordre d’ici 2030 : transparence et digitalisation

La fiscalité marocaine entre dans une phase de simplification numérique :
déclarations en ligne, paiements automatiques, traçabilité des loyers.
Les investisseurs doivent adopter cette logique maintenant, avant que les sanctions deviennent systématiques.

« Aujourd’hui, on en est au stade de l’avertissement. Demain, ce sera la sanction. » — Abdelaziz Arji

Pour aller plus loin

Conclusion

Airbnb reste une formidable opportunité au Maroc, mais l’époque du “Far West fiscal” touche à sa fin.
Les bailleurs qui anticipent les nouvelles règles en sortiront gagnants : conformité, sérénité et optimisation.
Le secret : se déclarer, s’informer et s’entourer d’un professionnel de confiance.